LETTRE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Monsieur Le Président de La République,
Il
nous paraît extrêmement dangereux de continuer à montrer le vin du
doigt sans faire état de ses côtés positifs. Le monde du vin souffre
gravement en ce moment.
Des vignerons, cavistes, restaurateurs,
responsables viticoles, journalistes... qui vivent du vin et qui donc
créent des emplois, se sont réunis au sein du Parti d’En Boire pour
faire des propositions constructives.
Nous constatons, en effet,
que les pouvoirs publics font très peu (ou rien) pour informer le
consommateur des risques que prennent ceux qui boivent régulièrement
une boisson gazeuse au goût pharmaceutique particulièrement lorsqu’elle
est associée à la consommation de hamburgers frites ? Qui va payer ce
que coûteront les maladies graves, voire mortelles, d’une population de
plus en plus menacée par l’obésité ? Ceux qui fabriquent ces produits
dangereux seraient-ils plus puissants que la filière viticole pour
continuer à nous « matraquer » avec leur publicité en toute impunité ?
La
France qui, dans le monde entier, incarnait l'harmonie entre l'homme et
la nature (un proverbe allemand dit bien : "être heureux comme Dieu en
France") première destination touristique au monde, reconnue pour sa
gastronomie et son art de vivre, traverse une très grave crise : celle
du vin.
Cette crise est née de l'obsession hygiéniste de
certains élus et du Ministère de la Santé Publique qui se sont mis en
tête - sans en avoir le mandat - de gommer méthodiquement la
distinction millénaire qui démarque le vin - boisson naturelle,
conviviale et jouissive - des alcools et autres drogues. Ces gens
pensent que nous - citoyens - avons perdu le sens de la mesure.
Et
donc - au nom de valeurs "nouvelles" : la sécurité, la lutte contre les
comportements à risque, la protection des individus, ils s'attaquent au
vin.
Ils font semblant d'ignorer que la France est championne
d'Europe de la consommation de tranquillisants et de somnifères et que
15 % des Français conduisent après avoir pris des médicaments
psychotropes. Nos « vignerons » offrent naturellement moins de
résistance aux Pouvoirs Publics que la fédération internationale des
laboratoires pharmaceutiques.
Dans le même registre, on fait
semblant d’ignorer que c'est la consommation d'alcools - forts et
importés - qui est à l'origine de la plupart des accidents mortels la
nuit. Nous n’avons jamais vu un groupe de jeunes demander du vin dans
les boîtes de nuit. C’est pourtant à la sortie de ces lieux de fête
qu’il y a le plus d’accidents.
Alors que les universités
américaines ont prouvé, au travers d'études réalisées sur le thème du «
french paradox », que la consommation de vin est un atout en terme de
santé publique, alors que ces mêmes chercheurs ont identifié l'un des
secrets de l'espérance du vie comme étant les polyphénols du vin, les
élus français se lancent dans une politique de prohibition.
Alors
que le tourisme viticole se développe en Australie, ou dans la Nappa
Valley, en France, on sabote méthodiquement ce qui fait le charme et la
renommée de notre pays dans le Monde.
L'Espagne a institutionnalisé, par décret, le 10 juillet 2003, le vin comme aliment.
Les
premières lignes du décret sont les suivantes : « Le vin et la vigne
sont indissociables de notre culture. Depuis l'aube de l'humanité,
depuis qu'il a commencé à dessiner, l'Homme s'est représenté une jarre
de vin à la main, sur les fresques égyptiennes, les amphores grecques,
les mosaïques romaines ».
La position de l'Espagne ou du Nouveau
Monde consiste à intégrer le vin dans le codex alimentarius et
considère le vin comme vecteur et richesse de leur société. La France
est rentrée - à l'opposé - dans une obsession hygiéniste qui préfère la
répression à l'information et à la prévention. La France semble avoir
oublié que les vignerons sont garants d’un patrimoine paysager.
Il
y a donc urgence à réfléchir sur une consommation modérée qui passe par
l’information car la répression, c’est bien connu, fait peur. Et la
peur est destructrice.
Nous demandons donc au Ministère de
l’Education Nationale d’intégrer l’information sur vin dans
l’enseignement et au Ministère de la Culture, la création d’une journée
culturelle nationale sur le thème du vin. Nous espérons que vous
accorderez la plus grande attention à notre démarche.